Le HCP annonce le taux de chômage le plus bas depuis des décennies!
Le HCP annonce le taux de chômage le plus bas depuis
des décennies!
En dépit de la crise, le
taux de chômage baisse d’environ un point pour se situer à 8% au deuxième
trimestre 2009 contre 9,1% une année auparavant. Les statistiques annoncées,
lundi 27 juillet 2009 à Casablanca, par Ahmed Lahlimi, Haut Commissaire au Plan
sont surprenantes, d’autant plus que le Maroc subit de plein fouet la crise
financière et économique mondiale. Les taux annoncés sont en décalage flagrant
avec la réalité du tissu industriel national. Il suffit de constater les
licenciements massifs observés au niveau du textile pour se rendre compte de
cette situation. Le secteur automobile, les industries de transformation et
même l’agriculture ont offert moins d’opportunités d’emplois ces deux dernières
années.
L’enquête en question a, cependant, mis la lumière sur le déséquilibre
régional.
Les différentes régions du Royaume ne sont pas à égalité face au chômage. Les
régions qui connaissent une dynamique de développement disposent d’un marché
d’emploi très animé sous l’effet principalement des grands projets structurants
en cours de réalisation. En revanche, les autres régions exportent leurs actifs
chômeurs vers les zones qui offrent des opportunités d’emploi.
A noter que ces chiffres ont été présentés à l’occasion de l’annonce des
résultats détaillés de l’enquête nationale sur l’emploi réalisé par le HCP
ainsi que la publication des Repères Statistiques couvrant la période 1998-2008
et intitulées: « Croissance et
développement humain au Maroc».
L’enquête qui a concerné un échantillon d’environ 60.000 ménages, dont près de
20.000 résidents en milieu rural, relève qu’entre le deuxième trimestre de
l’année 2008 et la même période de 2009, quelque 232.000 emplois ont été créés
au Maroc. Le taux de chômage a baissé d’environ un point pour se situer à 8% au
deuxième trimestre 2009 contre 9,1% une année auparavant. Selon le milieu de
résidence, le taux de chômage est passé de 14% à 12,6% en milieu urbain et de
3,9% à 3% en milieu rural.
Il ressort de la même enquête que le volume du chômage a baissé de 11,8% au
niveau national, passant de 1.033.000 chômeurs au deuxième trimestre 2008 à
911.000 chômeurs au second trimestre de l’année en cours, soit 122.000 chômeurs
en moins.
Les chiffres ne collent forcément pas souvent avec la réalité et suscitent des
polémiques interminables. Ces statistiques risquent de nourrir un grand débat
au sujet de la situation du marché de travail au niveau national.
L’analyse des données des enquêtes en 2007 et 2008, révèle une légère
régression du taux d’emploi national de 0,2 point( de 46% à 45,8%). Par milieu
de résidence, le taux d’emploi rural a diminué de 0,8 point(de 57,4% à 56,6%)
contre une augmentation du taux d’emploi urbain de 0,2 point(de 38% à 38,2%).
Le taux d’emploi des hommes a stagné autour de 68,7% et celui des femmes a
baissé de 0,4 point(de 24,4% à 24%)., Par secteur d’activité, les créations
d’emploi, entre le deuxième trimestre 2008 et la même période de l’année
courante, ont concerné l’«agriculture, forêt et pêche», avec 196.000
postes(176.000 en milieu rural et 20.000 en milieu urbain) contre des pertes de
116.000 postes une année auparavant et de 41.000 postes en moyenne au cours des
trois dernières années. Les BTP ont créé 40.000 postes contre une moyenne
annuelle au cours des trois dernières années de 92.000 postes. Les services ont
contribué à hauteur de 11.000 postes(création de 42.000 postes en villes et perte
de 31.000 postes en milieu rural) contre une moyenne annuelle au cours des
trois dernières années de 132.000.
En revanche, l’industrie y compris l’artisanat a perdu 7.000 postes d’emploi
(+.23.000 postes dans les villes et -30.000 postes en milieu rural).
Par branche d’activité, des variations importantes en matière de création
d’emploi ont été constatées par le Haut Commissariat au Plan en milieu urbain.
Ainsi, des pertes d’emplois ont été enregistrées au niveau du textile et
habillement avec 24.000 postes perdus; du transport, entrepôt et communication
avec 25.000 postes perdus; les industries alimentaires et de boissons avec
8.000 postes ainsi que les industries extractives avec 1.000 emplois. Par
contre, plusieurs branches ont enregistré des créations d’emploi. Il s’agit
particulièrement des BTP, avec 32.000 postes créés; des banques, assurances et
activités immobilières, avec 29.000 postes et des services personnels et
domestiques avec 14.000 postes.
Le Haut Commissariat relève que l’analyse différentielle des taux d’emploi
régionaux montre des disparités prononcées. Ainsi, en 2008, le taux d’emploi
varie-t-il entre 32,9% dans la région de Guelmim-Es-Semara et 54% dans la
région de Chaouiz-Ouardigha.
Les disparités des taux de chômage au niveau régional sont assez fortes. Les
régions les plus touchées par le chômage sont celles du Sud, l’Oriental(20%);
Rabat-Salé-Zemmour-Zaer (14%); Grand Casablanca 12%); et «Gharb-Chrarda-Béni
Hsen 11,3%). A l’inverse, le chômage touche seulement 4,3% des actifs de
Marrakech, 5,8% de ceux de Tadla-Azilal et 6,4% de ceux de Chaouia-Ouardigha.
Dans les autres régions, le taux de chômage avoisine la moyenne nationale. Il
varie entre 7,1% au niveau de Fès-Boulemane, Sous-Massa-Darâa et Taza-Al Hoceima-Taounate et 9,6% au niveau de
Meknès-Tafilalet